Artus Duo : l’invitation au voyage
Plonger dans un concert d’Artus Duo, c’est voyager. Sans effort, on se laisse envelopper dès les premières notes par l’atmosphère envoutante des airs d’Ecosse et d’Irlande du Nord. Des reels, valses et thèmes souvent méconnus, plus rarement passés dans le répertoire traditionnel, fruits d’un double métissage de ces musiques influencées d’abord par des compositeurs italiens du XVIIIe siècle venus travailler outre-Manche, puis par des artistes irlandais et écossais reprenant à leur tour ces mêmes thèmes en les modifiant, y greffant leurs arrangements et leurs sensibilités, jusqu’à nos jours.
C’est un magnifique voyage dans le temps et la musique que proposent Pierre-Claude Artus, au saxo, à la mandole et au chant, joliment accompagné au clavier par son complice Yann Le Long, pianiste et compositeur influencé autant par le jazz que les musiques traditionnelles. On alterne entre rêver aux Highlands et aux falaises d’Irlande, taper dans ses mains, danser, chanter et écouter Pierre-Claude Artus (en kilt, comme il se doit…) raconter brièvement l’histoire de chaque morceau.
L’utilisation du saxophone et du piano pour interpréter ces musiques composées pour d’autres instruments est une vraie trouvaille, originale, qui crée une atmosphère unique. En outre, on ne boude pas notre plaisir d’écouter et voir jouer Pierre-Claude Artus sur des instruments rares, comme ce saxophone alto Conn "Ladyface" de 1934. Mais n’allez surtout pas croire pour autant qu’il faille être expert en musicologie pour apprécier ce spectacle qui s’avère aussi festif ! Laissez-vous simplement emporter, rêver, chanter, danser et vous passerez un très joli moment avec Artus Duo. C’était le cas l’autre soir au cabaret Le Trois Francs Six Sous, qui a fait salle comble… et comblée.
Bruno Ménard, journaliste